une petite nouvelle, une histoire courte

Grand-mére
Je m’appelle Sylvia. Moi et mon frère, Agostino, nous nous rendons au Val d’Aoste. Ma grand-mère a décidé de retourner vivre dans le Piémont, elle est fière d’être une Piémontaise. Ce n’est pas si loin de France, la famille habite Thonon-les-Bains.
Elle a encore une demeure en France, mon père voudrait la vendre pour acheter un appartement à Genève, j’aimerais suivre une formation au sein d’une école d’arts et de média là-bas. J’apprécierais d’y avoir un pied à terre. J’y vais pour tenter de la convaincre, Agostino, m’accompagne pour m’aider. La tâche va être rude. Elle est têtue comme une bourrique, et moi, j’adore la Suisse.
J’ai 18 ans et, mon frère 19.
Ma grand-mère s’est acheté une maison à Aoste, un petit ermitage à la sortie de la ville. Personne ne sait où elle a trouvé l’argent, sa mère est arrivée en France pieds nus. Mon grand-père était maçon, mais il n’était pas à son compte.
Nous parvenons à Aoste. Le chauffeur nous a déposés au centre-ville, nous montons au havre de paix, avec nos sacs en égosillant : un kilomètre à pied, cela use, cela use les souliers.
Notre grand-mère nous attend, assise sur un banc devant le chalet, au loin, les Alpes s’offrent en spectacle. La nature, nous entendons le chant des oiseaux qui répond à celui des insectes.
Embrassades et roucoulades, le printemps est là, et nous voici en sa compagnie, tout va bien dans le meilleur des mondes.
Au cours du repas, je lui demande si tout va bien, elle m’apprend qu’elle paye une jeune pour l’aider à faire le ménage, elle vient trois heures par jour. Je calcule de tête, presque cent heures par mois. C’est énorme pour quelqu’un qui perçoit une pension de reconversion d’un ouvrier maçon.
— N’est-ce pas trop onéreux ?
— Non, j’ai quelques à-côtés qui permettent de débourser sans me priver, je ne touche pas la matière, je ne dépense que les revenus.
Je ne suis pas avancée, par contre, j’ai compris qu’elle ne vendra pas sa maison. C’est fort embêtant au sujet de mes projets d’avenir.
Plus tard avec mon frère, en grimpant dans la montagne, je lui confie qu’elle a l’air d’être en bonne santé. Il me répond qu’elle est solide comme la roche. J’ai envie de frapper un roc devant moi. Nous continuons de monter en suivant un sentier rocailleux. Mes cuisses enflent. Je ne suis pas une habituée de ces activités sportives.
— Pourquoi les vieux meurent-ils ? demandé-je.
Je bois une gorgée de ma gourde.
— ils ont une crise cardiaque. Le plus souvent, le cœur flanche, je ne sais pas si c’est toujours par lassitude.
— Il a pu s’arrêter en ayant peur.
Je gravis encore le sentier en m’apercevant que j’envisage sans le cacher de tuer ma grand-mère.
Le soir avant de nous coucher Agostino me montre un paquet de morts aux rats. Je m’esclaffe. Parfois, nous devons mieux en rire que d’en pleurer.
J’ai honte de mes impulsions, j’ai un instinct de mort, tuer pour obtenir ce que je veux.
Le matin, à sept heures, quelqu’un frappe à ma porte, une jeune fille qui porte un tablier, m’explique qu’elle doit nettoyer un peu ma chambre. Elle travaille de six heures trente à neuf heures trente. Nue sous la literie, j’entoure ma taille. Elle passe l’aspirateur en me regardant. Elle me demande de m’assoir sur le fauteuil, car elle doit changer les draps. J’ôte ce qui cache mon corps, et je mets un string et un teeshirt, la scélérate n’a pas loupé une miette du spectacle. Une fois qu’elle fut sortie, je me recouche, les draps ont une odeur agréable.
À neuf heures, je descends prendre mon petit-déjeuner à la cuisine. Elle est là, elle prépare un plat avec des aubergines. Elle se retourne de temps en temps et me sourit. Je trempe des biscottes dans mon café. Je ne suis pas lesbienne.
Elle s’en va au moment où mon frère arrive. Je l’interroge si elle a changé ses draps, il me dit non, et me questionne à ce propos, je lui apprends qu’elle l’a fait.
Je n’ai pas avancé d’un centimètre avec ma grand-mère.
À onze heures, elle rentre, je ne m’étais pas aperçu de son absence. Elle nous demande de faire attention, certains ont vu une meute de loups, ils ont dévoré deux agneaux. Elle n’a pas l’air d’être effrayée. Je l’interroge à ce sujet. Elle reconnait que le danger ne se rencontre que si nous allons vers la montagne, au village, le risque est inexistant.
Je recherche sur Google « comment attirer des loups », j’obtiens des réponses loufoques.
Le lendemain matin, j’apprends que la jeune femme de ménage s’appelle Lucia. Elle a un tablier devant sa robe qui arrive vers le genou. Je lui demande si elle se protège du soleil, elle m’indique que ma grand-mère n’apprécie pas les tenues qui remontent au-delà de cette limite. Je lui réplique « ah bon ! ». Médusée, cette exigence se révèle être estomaquante.
Après quelques minutes de silence, je lui requiers, si elle veut m’aider à couper mes tenues. Je ne sais pas trop ce que je désire, je souhaite si court qu’elle risque de se scandaliser à en étouffer. Lucia constate que j’ai les yeux qui brillent, je lui susurre que j’ai vraiment envie de deux vêtements très courts. Elle me prescrit de les enfiler, elle va faire des marques. J’ôte mon tee-shirt. Je mets une jupe noire. Elle soulève un peu. À mi-cuisse, elle demande si je souhaite à la limite des fesses, j’accepte. Je sens son souffle chaud sur mes cuisses. Elle descend mon string, et m’embrasse mon cul.
— La vieille va crever : susurre-t-elle la voix gémissante.
— C’est ce que je veux !
Elle me pousse sur le lit, et me masse le sexe. Après quelques acrobaties, je lui demande de rétrécir au maximum un short. Sa bouche s’empare de la mienne.
— Tu es une grosse cochonne, tous les mecs vont te sauter dessus !
Elle s’excuse, elle doit se dépêcher de finir sa tâche, sinon ma grand-mère va la gronder.
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